Paysans et Ouvriers depuis sept siècles

L'histoire des salaires, c'est l'histoire de ces quatre cinqui mes de la nation qui sont tenus de signer en naissant un pacte avec le travail manuel, qui vendent leur vie pour avoir de quoi vivre, pour jouir seulement d'un n cessaire plus ou moins strict, semblables en cela des marchands qui se donneraient beaucoup de mal pour revendre leur marchandise au prix co tant. Un des probl mes dont notre poque s'honore de rechercher la solution est celui de savoir par quels moyens peut tre am lior le sort de cette majorit laborieuse qui n'a pas d'h ritage l guer ni recueillir, qui n'a point ou presque point de part la possession du capital, et ne saurait m me, dans son ensemble, en avoir qu'une tr s faible. Car si, par l' pargne pers v rante, le cuivre en ses mains devient or, l'or aussit t devient rien ou peu de chose, pr cis ment cause de son abondance qui fait la fois baisser le taux de l'int r t et augmenter le prix de la vie. Et plus elle pargne, cette classe des travailleurs, pour parvenir cesser son travail, plus elle l ve le chiffre minimum du revenu indispensable l'homme qui veut demeurer les bras crois s, plus elle accro t aussi l' cart entre le loyer de l'argent et sa valeur. C'est un nouveau rocher de Sisyphe, qui ne roule plus au bas de la montagne lorsqu'il en touche le sommet, comme celui de la mythologie antique, mais devant lequel le sommet se d robe comme si la montagne ne cessait de se hausser mesure qu'on la gravit...