Du corps de garde au palais

Cet ouvrage présente les données issues de l’analyse des maisons des chefs traditionnels dont nous disposons peu d’informations. Il s’agit d’une nouvelle forme de reconstitution de l’histoire du Cameroun à partir des œuvres architecturales qui fait intervenir à la fois les procédés archéologiques, des questionnements sociologiques et anthropologiques jusqu’au mouvement de l’histoire politique et socio culturelle. La démarche suivie est celle de l’archéologie du bâti dont le recours à l’interdisciplinarité reste fondamental. Les édifices répertoriés au Cameroun central montrent une diversité des formes architecturales qui sont le fait de la nature des matériaux utilisés d’une part, et de la rencontre avec l’altérité notamment l’Allemagne et la France d’autre part. En effet, ces deux puissances colonisatrices qui ont administré cette partie du territoire ont créé des chefferies traditionnelles et procédé à la désignation de ceux qui étaient appelées à incarner le pouvoir. Auréolé du titre de chef indigène et bénéficiant d’un certain nombre d’avantages et de privilèges, le chef abandonne progressivement le corps de garde et adopte la construction de grands palais au modèle occidental qui marque la différentiation sociale et individuelle.