La Réforme de l'orthographe française

Le silence ne servirait plus rien: la question de la r forme orthographique est de nouveau soulev e. Ce d bat qui dure, avec des alternatives de repos, depuis trois si cles, vient de se rouvrir bruyamment. Une v ritable agitation est commenc e. Un savant professeur du Coll ge de France, M. Louis Havet, s'est mis la t te du mouvement: deux soci t s le soutiennent 1; une p tition habilement r dig e est adress e l'Acad mie fran aise. Dans la discussion, c t des anciens arguments, - les m mes que produisait Perrot d'Ablancourt ou Beauz e, - nous en voyons figurer de nouveaux, tir s les uns des progr s de la science, les autres de notre tat social, des int r ts de notre enseignement ou de l'extension de notre influence dans le monde. Je ne sais trop si les hommes d'exp rience ont vu avec plaisir se rallumer cette querelle. Comme pour ces vieux difices o l'on craint de commencer les r parations, car on ne sait, une fois les architectes en train, o s'arr teront les remaniements, les gens sages, en pr sence des projets de r forme, ont d secouer la t te. Je suppose qu'ils ont consid r sans aucune satisfaction p tition et p titionnaires. Mais, puisque l'opinion publique est saisie, le mieux est encore d'examiner les choses pos ment. Tout n'est pas rejeter parmi ces demandes: certaines r clamations sont l gitimes. On ferait croire qu'elles le sont toutes, en ayant l'air de ne pas entendre...